Plan Osez l’IA : le plan du gouvernement pour 2030

Le 1er juillet 2025, le gouvernement a lancé « Osez l’IA », un plan national pour démocratiser l’intelligence artificielle dans les entreprises françaises. Porté par Clara Chappaz, ministre déléguée à l’Intelligence artificielle et au Numérique, ce programme affiche une ambition forte : faire de l’IA un outil du quotidien pour toutes les tailles d’entreprises, de la start-up à la multinationale.

L’objectif est clair : d’ici 2030, 100 % des grandes entreprises, 80 % des PME et ETI et 50 % des TPE devront avoir intégré l’IA dans leurs activités. Aujourd’hui, la réalité est toute autre. Seules 13 % des PME et ETI, et à peine 8 % des TPE, utilisent déjà ce type de technologies. L’écart est immense, et la marche à franchir en cinq ans impressionne.

Objectifs ambitieux de « Osez l’IA » pour 2030

Le cœur du plan repose sur des cibles chiffrées très claires. En 2030, toutes les grandes entreprises devront utiliser l’intelligence artificielle. Les PME et ETI sont attendues à 80 %, et les TPE à 50 %. Ces objectifs, affichés comme réalistes par le gouvernement, représentent pourtant un défi majeur.

La comparaison avec la situation actuelle donne le ton : seules 13 % des PME et ETI et 8 % des TPE déclarent déjà utiliser l’IA. En cinq ans, il faudra donc convaincre et accompagner des centaines de milliers d’entreprises, dans des secteurs très différents et avec des niveaux de maturité numérique parfois faibles.

L’ambition est assumée. Mais un mois seulement après l’annonce, certains observateurs s’interrogent déjà : comment passer de ces taux modestes à une adoption massive en si peu de temps, sans laisser une partie du tissu économique à la traîne ?

Un budget et des actions concrètes

Pour atteindre ses objectifs, le plan « Osez l’IA » dispose d’un budget de 200 millions d’euros. Une enveloppe qui doit servir à financer des actions très concrètes, réparties entre formation, accompagnement et soutien financier.

Trois cents ambassadeurs seront mobilisés partout en France. Leur mission : aller à la rencontre des dirigeants, répondre aux questions, identifier les besoins et montrer des exemples d’usages concrets de l’IA. Des diagnostics personnalisés seront proposés, cofinancés à hauteur de 40 %, avec l’appui d’experts pendant une dizaine de jours pour aider les entreprises à définir leur feuille de route.

Le plan prévoit aussi la création de l’Académie de l’IA, une plateforme nationale de formation qui doit ouvrir avant fin 2025. Elle rassemblera des contenus adaptés à différents profils : dirigeants, salariés, étudiants, personnes en reconversion. En parallèle, un fonds de garantie bancaire et un programme d’accélération doivent faciliter l’investissement et soutenir les projets innovants.

Sur le papier, l’architecture est claire. Reste à voir si ces mesures, concentrées sur la phase de lancement, suffiront à créer un mouvement durable.

Les avancées majeures du plan Osez l’IA

« Osez l’IA » change de ton par rapport aux précédentes stratégies nationales sur l’intelligence artificielle. Cette fois, l’effort ne se limite pas aux grands groupes et aux laboratoires de recherche : les petites et moyennes entreprises sont au centre de la démarche.

L’approche terrain est l’un des points forts. Les ambassadeurs vont parler directement aux dirigeants, dans un langage concret, en montrant des usages adaptés à chaque secteur. L’idée est de sortir des discours abstraits pour passer à l’action, même à petite échelle.

L’Académie de l’IA est une autre avancée notable. En regroupant au même endroit des formations pour tous les niveaux et tous les profils, elle peut devenir un accélérateur de compétences, notamment dans les territoires où l’accès à la formation spécialisée reste limité.

Enfin, les diagnostics subventionnés sont une réponse pragmatique à un frein bien connu : beaucoup d’entreprises ne savent pas par où commencer. Avec un accompagnement ciblé et en partie financé, la barrière d’entrée devient plus basse, ce qui peut déclencher des projets concrets rapidement.

Les limites et points d’attention

Malgré ses atouts, « Osez l’IA » ressemble davantage à une rampe de lancement qu’à une stratégie de long terme. La formation et la sensibilisation sont indispensables, mais elles ne garantissent pas que les entreprises continueront à utiliser l’IA une fois le premier projet terminé. Le plan ne précise pas comment il compte suivre les résultats ou mesurer l’impact réel sur le terrain.

L’Académie de l’IA, bien que prometteuse, arrive tard. La France discute d’intelligence artificielle depuis des années, et un tel outil aurait pu voir le jour beaucoup plus tôt. Aujourd’hui, il faut rattraper ce retard rapidement pour combler le manque de compétences.

Le budget, même conséquent, risque aussi d’être consommé rapidement. Deux cents millions d’euros suffisent à lancer les premières initiatives, mais accompagner sur plusieurs années des milliers d’entreprises à travers tout le pays demandera probablement des moyens plus importants.

Enfin, la gouvernance à long terme reste floue. Bpifrance pilote une grande partie du plan, mais rien n’indique qui prendra le relais après 2025 ou comment la dynamique sera entretenue jusqu’en 2030. Sans un cadre solide et durable, il y a un risque que l’élan initial s’essouffle.

Ce qu’il faudra observer dans les prochaines années

Le succès d’« Osez l’IA » ne se jouera pas uniquement sur son lancement. Tout dépendra de la capacité à maintenir l’effort dans le temps, à ajuster les actions en fonction des retours du terrain et à mesurer régulièrement les progrès. Sans indicateurs intermédiaires clairs, il sera difficile de savoir si la trajectoire vers les objectifs de 2030 est respectée.

Il faudra aussi surveiller la capacité du plan à toucher toutes les tailles et tous les secteurs d’entreprises. Le risque est réel de voir l’IA se concentrer chez les acteurs déjà sensibilisés, tandis qu’une partie du tissu économique resterait à l’écart.

Enfin, l’une des grandes questions est de savoir si l’IA deviendra un outil du quotidien ou si elle restera cantonnée à quelques projets pilotes. Pour que l’adoption soit durable, elle devra apporter des résultats tangibles et mesurables aux entreprises, quel que soit leur niveau de maturité numérique.

Un pari à suivre

« Osez l’IA » marque un tournant dans la stratégie française sur l’intelligence artificielle. L’ambition est forte, les mesures sont concrètes, et l’accent mis sur les petites entreprises change la donne. Mais pour transformer cette impulsion en adoption réelle, il faudra un suivi régulier, des moyens renforcés et une gouvernance solide sur toute la durée.

Le pari est lancé. Reste à savoir si, d’ici 2030, l’IA fera partie du quotidien des entreprises françaises ou si l’on restera à mi-chemin.

Si ce sujet vous intéresse, nous avons déjà exploré comment former efficacement ses équipes à l’IA, les freins à l’adoption dans les PME et les tendances IA à surveiller en 2025. Des lectures qui complètent parfaitement l’analyse de ce plan et permettent de mieux comprendre les défis à venir.

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